16 April 2022

"Les Russes sont des brutes. Comme dit le proverbe moscovite, on ne fait pas de borsch sans écraser de betteraves. Alors, ils font la guerre comme des soudards, sans aucun respect pour les règles, pourtant claires, édictées par le droit international. À chaque fois, c’est la même chose, en Tchétchénie, en Syrie, au Donbass, et maintenant dans toute l’Ukraine… À croire qu’ils n’ont jamais entendu parler des conventions de La Haye et de Genève. Non, monsieur Poutine, on ne fait pas la guerre à la va-comme-je-te-massacre: depuis le début du XXe siècle, le grand concert des nations s’est échiné à mettre en place un code guerrier précis, enrichi sans relâche, que chaque belligérant est prié de respecter. Sinon, c’est le bordel et on ne s’entend plus tirer, avec tout le foin que font les associations humanitaires. (...)
 

Bien sûr, il peut se produire des accidents. S’il arrive que, dans le feu de l’action, on blesse ou tue par inadvertance un civil désarmé, il devient un 'dommage collatéral'. Car le droit de la guerre est parfois une affaire de vocabulaire. Ainsi, lors de la première guerre du Golfe, en 1991, il fut beaucoup question de frappes 'chirurgicales' et de bombes 'intelligentes'. Contrairement à la bombe idiote (par exemple, la bombe russe), la bombe intelligente repère scrupuleusement sa cible – strictement militaire, on le rappelle –, toque à la porte, vérifie que toutes les personnes à l’intérieur sont bien des militaires, fait sortir, le cas échéant, les civils désarmés et leur indique la direction du corridor humanitaire, puis, une fois qu’elle est bien certaine que les seules victimes qu’elle fera seront des ennemis répertoriés comme tels, accomplira son sale boulot de bombe, que voulez-vous, il faut bien que quelqu’un le fasse, si vous croyez que ça l’amuse. De tout ce bel édifice de droit, scrupuleusement pensé pour que plus-jamais-ça, les Russes n’ont que faire. Une fois encore, ils s’obstinent à bombarder hôpitaux, bâtiments civils, routes d’exil. À faire la guerre à l’ancienne, celle qui, sans aucune honte, tue les fleurs, les enfants, les grand-mères, et en plus fait monter le prix de l’essence. (Gérard Biard -"Une guerre propre dans un monde juste"; via MnP)

2 comments:

Ana Cristina Leonardo said...

Não li nada melhor até agora :)

João Lisboa said...

Yup.